Dans la longue liste des articles tirant la sonnette d’alarme, j’ajoute celui publié en Août 2018 par la très sérieuse Academie Nationale des Sciences des Etats-Unis.
Cet article, écrit par un collectif de scientifiques du monde entier, explique comment nous pourrions avoir à vivre sur une planète « Serre » plutôt que Terre.
L’écosystème Terre s’équilibre depuis des millénaires grâce à un ensemble de boucles d’ajustements. Ces boucles sont notamment la captation du CO2 par les océans, par les forêts, dans le permafrost ou encore les courants marins comme le GulfStream.
Or, du fait des activités humaines, ces boucles d’ajustements s’affaiblissent. Or, les impacts pourraient être dramatiques car non-linéaires. Deux illustrations pour mieux comprendre :
- Le permafrost (présent par exemple en Russie et au Tibet) est un sol qui reste gelé toute l’année. Ce permafrost a capté une très grande quantité de Gaz à Effet de Serre. Or, avec la montée des températures, ce permafrost disparaît. Et cela entraine la libération des GES dans l’atmosphère et donc renforçant encore l’accélération des changements climatiques.
- Le GulfStream est le courant marin qui remonte des Caraïbes vers l’Atlantique et le Groenland et réchauffe les côtes européennes en passant. C’est le Gulf Stream qui nous assure notre agréable climat tempéré. Or, les chercheurs observent que le Gulf Stream perd de sa force, du fait notamment de la fonte de la calotte glaciaire (réchauffement climatique) qui entraine la diminution de la salinité de l’eau. Conclusion, il y a 50% de chances que le climat de l’Europe de l’Ouest se rapproche de celui du Canada au 21ème siècle.
Conséquence : l’écosystème Terre pourrait se déséquilibrer et trouver un nouveau point d’équilibre différent, que les chercheurs nomment « Hothouse Earth » soit « Terre-Serre ».
Les caractéristiques de cette Terre-Serre sont difficiles à définir mais les premiers impacts sont prévisibles : Hausse importante de la température et des niveaux des Océans.
Les impacts seraient multiples : impact sur les espaces agricoles actuels (sécheresse, diminution de la fertilité des sols); impact sur les espaces côtiers qui regroupent aujourd’hui la majeure partie de la population et des activités économiques; impact sur les zones arides qui deviendront encore moins habitables.
Je sais, c’est la rentrée et vous avez d’autres chats à fouetter. En plus, notre ministre de l’écologie a claqué la porte.
Néanmoins, je persiste et signe. Je ne veux pas que mes enfants vivent dans un monde de conflits mondiaux et si nous ne faisons rien, ce sera le cas.
Pour lire l’étude en entier (in english), c’est ici : http://www.pnas.org/content/early/2018/07/31/1810141115